Enclos Paroissial de Saint-Servais

Enclos Paroissial de Saint-Servais L’ENCLOS DE YAN’ DARGENT

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Aujourd’hui, l’enclos de Saint-Servais est dominé par la figure de Yan’ Dargent (1824-1899), un enfant du pays qui fit à Paris une carrière de peintre et d’illustrateur tout en restant toujours très attaché au lieu de sa naissance. L’intérieur de l’église et l’ossuaire sont devenus l’écrin de plusieurs de ses œuvres (peintures et vitraux), soit qu’il les ait réalisées spécialement pour Saint-Servais, soit qu’elles aient été acquises après sa mort.

Vu de l’extérieur, où la présence de Yan’ Dargent se limite à une humble tombe blanche, l’enclos de Saint-Servais évoque pourtant d’abord l’effort des générations du 17e siècle pour faire une église de ce qui n’était au départ qu’une simple chapelle de Plounéventer, dédiée à saint Servais, évêque de Maastricht. À la faveur de la prospérité, on dressa un clocher, à double galerie comme il convient en Léon. Puis on restaura le calvaire, on approfondit le chœur et on construisit un ossuaire (1643) dont la porte arbore un décor remarquable, mêlant les motifs de la Renaissance – entrelacs, fuseaux, grotesques – aux premiers angelots baroques.

La région s’appauvrit au 18e siècle : il faut se contenter d’un modeste porche (1749)… et attendre Yan’ Dargent pour le décor intérieur de l’église et de l’ossuaire. Le peintre répondra volontiers aux sollicitations du recteur : par piété familiale à l’égard de sa mère, décédée alors qu’il n’avait que deux ans ; par attachement aussi, sans doute, pour un lieu qui avait été pour lui celui de la découverte d’un légendaire fascinant, celui de l’Ankou et des Lavandières de la nuit en passant par l’épopée des vieux saints.

Cet attachement romantique au passé, il le poussa jusqu’à l’anachronisme en demandant qu’après sa mort sa tête soit conservée à part, dans une « boîte à crâne »… comme on l’avait fait pour sa mère et pour son oncle, mais comme on avait cessé de le faire dans la région depuis un bon demi-siècle. La demande fut honorée, non sans mal, en 1907.

https://www.musee-yandargent.bzh/

LE CALVAIRE

C’est le calvaire qui porte la date la plus ancienne de l’enclos paroissial : 1548 Cette date est inscrite sur le socle historié sur lequel sont représentés en bas-relief quatre épisodes de la Passion du Christ comme par exemple une « Flagellation », particulièrement stylisée. La partie supérieure du calvaire et les statues en pierre de kersanton ont été réalisées au 17e siècle : certains historiens y reconnaissent la patte du maître-sculpteur landernéen Roland Doré à qui on attribue la partie haute du porche sud de l’église de Guimiliau.

Une piéta réaliste est sculptée au pied du fût tandis que des statues géminées s’élèvent sur le croisillon : la Vierge Marie/Pierre et Jean/Paul. Au sommet du calvaire se dresse la croix et une double représentation du Christ. Si cette iconographie est fréquente sur les calvaires, il est toutefois plus rare de retrouver un évêque sur le nœud du calvaire, reconnaissable ici à sa mitre : cet évêque n’est autre que le patron protecteur de l’église qui a donné son nom à la commune de Saint-Servais.

LA CHAIRE À PRÊCHER

À l’issue de la réforme catholique (fin 16e s.), le mobilier religieux devient monumental : baptistères, retables, orgues et chaire à prêcher. La chaire à prêcher est une petite tribune généralement située au milieu de la nef, du haut de laquelle le prêtre récitait les Evangiles. Elle se compose de quatre éléments principaux : cuve, escalier avec rampe, dosseret et abat-son.

La chaire de Saint-Servais, sculptée en bois de chêne, date de 1666 et est attribuée à un maître-menuisier de la région, Yvon Kervella. Cet objet de prédication présente un décor sobre de belle facture : la cuve comporte quatre panneaux historiés en bois doré dont une scène de l’Ancien Testament, le roi David et le prophète Nathan, rare dans les enclos paroissiaux. Comme c’est souvent le cas à l’intérieur du baldaquin des fonts baptismaux, une colombe, symbole de l’esprit saint, orne l’intérieur de l’abat-son.