Enclos Paroissial de Guimiliau

Enclos Paroissial de Guimiliau L’OPULENCE VILLAGEOISE

Tous les jours de 9h - 18h
Parking à proximité
Boulangerie à proximité
Accès handicapé
Toilettes à proximité

À Guimiliau, l’opulence toilière s’est coulée dans le cadre d’un petit bourg : l’entrée de l’enclos se veut modeste, l’église reste d’élévation réduite et tient à garder son petit clocher gothique. Le faste, et malgré tout une certaine simplicité villageoise : la clé, sans doute, de la séduction qu’exerce l’enclos de saint Miliau.

Le faste, c’est d’abord le grand calvaire (1581-1588), dont les quelque 200 personnages relatent la vie du Christ, de l’Annonciation à la Résurrection. De tous ses contemporains, c’est à coup sûr le plus théâtral : la Passion est ici un drame qui se joue en tenue d’époque, comme dans les mystères auxquels la population participait à la fin du 16e siècle.

Sur la plate-forme, un prédicateur pouvait monter pour commenter les différentes scènes. Et à son pied, les habitants déposaient leurs offrandes, nécessaires au financement des travaux. Le faste, c’est aussi le grand porche (1606-1617) pratiquement aussi haut que l’église. Les petites saynètes entourant l’arche centrale, la double haie des Apôtres sont repris aux modèles gothiques (Pencran, Landivisiau). Mais Guimiliau les enchâsse dans une décoration Renaissance (colonnes, frontons, lanternons…) portée ici à un très haut niveau de qualité, grâce à l’emploi quasi-intégral du kersanton et au talent de deux maîtres : l’auteur (anonyme) du calvaire de Plougastel-Daoulas puis Roland Doré. Adossé au porche, l’ossuaire primitif ; un second, doté d’une chaire extérieure, est venu le doubler au coin de l’enclos (1648).

Le faste, c’est encore la luxueuse sacristie circulaire (1683). Et c’est enfin l’exceptionnelle qualité du mobilier de l’église, qui peine parfois à se loger sous le lambris : fonts baptismaux, buffet et tribune d’orgue, chaire et retables. La finesse de la sculpture, l’éclat des couleurs, les sonorités de l’orgue baroque parlent d’une Bretagne à son zénith au début du règne de Louis XIV : un roi que Guimiliau célèbre sous les traits de saint Louis ou d’Alexandre.

 

Lien vers la visite 360° de l’église de Guimiliau

LE CALVAIRE

Ce calvaire se classe parmi les plus grands en Bretagne par sa composition et le mouvement que donne le drapé des vêtements. Il comporte plus de deux cents personnages. C’est une production des ateliers landernéens (1581 à 1588), mais on ignore les noms des artistes. On distingue deux styles selon le regard des personnages, traité de manière réaliste dans un cas et figuré dans l’autre.

Il est édifié sur une base octogonale avec contreforts en arcade, selon un plan repris plus tard à Plougastel-Daoulas. Un escalier conduit à la plateforme où se dresse une croix dont le fût à écots évoque les épidémies de peste. Des statues géminées sont placées de chaque côté du crucifié : Marie et Jean tournés vers l’ouest ; au revers, Pierre et saint Yves. Les quatre Evangélistes sont représentés sur les contreforts puis des scènes de l’enfance et de la Passion :

Sur le premier niveau :

  • à l’ouest : Entrée à Jérusalem, saint Pol de Léon, Cène
  • au sud : Visitation, Lavement des pieds, Annonciation
  • à l’est : Adoration des mages, Nativité, Fuite en Egypte
  • au nord : Présentation, Agonie, Arrestation.

Sur le second niveau :

  • à l’ouest : Couronnement d’épines, Descente de croix, Résurrection, Katell Gollet avalée par l’Enfer
  • au sud : Jésus ramenant un juste des Limbes, Véronique, Baptême du Christ, Portement de croix
  • à l’est : Christ aux outrages, Mise au tombeau
  • au nord : Pilate, Flagellation et Couronnement d’épines.

Lien vers la visite 360° du calvaire de Guimiliau

LE BAPTISTÈRE

Au début de l’ère chrétienne, les baptistères construits près des églises se destinèrent à l’administration du baptême. Aujourd’hui, ils se positionnent dans le fond des églises, en intégrant les fonts baptismaux.

Le baptistère de Guimiliau, de l’année 1675, en bois de chêne, de sculpture baroque, intègre deux cuves en granit de style, protégées par un couvercle en bois (une cuve pour le baptême et une plus petite pour l’évacuation de l’eau). Sur la vasque est gravée une inscription citant le recteur, Hervé Guillerm. L’ensemble, commandé par la fabrique, a été conçu par la Marine Royale (Atelier de Brest-Colbert) en échange de toiles de lin. Cette œuvre religieuse se divise en plusieurs parties :

  • Un socle de pierres de taille ;
  • Une main courante octogonale supportée par des balustres tournées ;
  • Dans la partie médiane huit colonnes torsadées sculptées d’oiseaux, de serpents, d’escargots grappillant des baies et des grains de raisin ;
  • Au-dessus, des arcades en plein-cintre, agrémentées de sujets historiés, couronnées de seize statues : saint Miliau, saint Michel, saint Louis avec les traits de Louis XIV…
  • Sur le baldaquin octogonal des noms de fabriciens sont gravés ;
  • Un double lanternon ajouré : le premier comporte des statues illustrant le baptême de Jésus ; le deuxième, vide, est surmonté d’un ange aux ailes déployées ;
  • Sous la coupole, une colombe est suspendue au-dessus des cuves baptismales éclairées au solstice d’été par deux trous dans le baldaquin.

LE PORCHE

Le porche sud permet d’entrer dans l’espace sacré de l’église. Ceci explique la richesse de sa décoration qui affiche également la prospérité de la paroisse. Pour le réaliser, Guimiliau a fait appel à deux sculpteurs de renom ; le Maître de Plougastel entre 1606 et 1617, puis Roland Doré. Ceint de contreforts ornés de niches et amortis de lanternons, il allie les styles gothique et Renaissance.
L’entrée en plein cintre est bordée extérieurement par deux colonnes corinthiennes et intérieurement par des colonnes baguées. Elle est surmontée d’un fronton triangulaire portant un buste de femme, œuvre de Roland Doré, puis d’un second avec une statue de saint Miliau. Un clocheton surmonté d’un lanternon coiffe l’ensemble. Dans les voussures de l’entrée sont représentées des scènes bibliques avec Adam et Eve, Abel et Caïn, Noé et, plus haut, des événements de l’enfance de Jésus.
A l’intérieur, la voûte est formée d’une belle croisée d’ogives. Les portes de l’église sont surmontées d’une statue polychrome du Christ enseignant entre deux cariatides figurant Adam et Eve. Entre les portes, sous un dais, un ange armé de goupillons trempe le pied dans un bénitier. Sur les murs latéraux, abrités par des dais Renaissance et des niches à colonnettes ioniques, les apôtres adoptent un maintien majestueux avec leurs attributs : saint Pierre et sa clé, saint Jacques et sa coquille, saint André et sa croix en X, etc. Sous les apôtres, des têtes symbolisent les péchés capitaux. En bas-relief apparaissent un moine exorciste et la création d’Eve…